Co-Création
La co-création dans le quartier…
Comment ça marche ?
En résumé
En détail
1. Définition du projet
Un projet peut être à l’origine de tout habitant du quartier (membres du conseil de quartier compris). Lorsqu’une problématique est remontée au conseil de quartier, elle est étudiée par ce dernier pour vérifier si elle rentre dans son champ d’intervention :
– Correspond-elle aux missions du conseil de quartier ?
– Est-elle dans le champ de compétences du conseil de quartier ?
– Est-elle d’intérêt général ?
– Est-ce que des réponses peuvent être apportées ?
– Ces réponses sont-elles finançables ?
Si le projet rentre dans ce champs d’intervention, son contexte est étudié par le conseil de quartier, et une première ébauche de proposition(s) est établie.
2. Consultation initiale
Une fois la mise en contexte réalisée, un processus de consultation itératif est lancé. Durant une période d’au moins 3 mois, des consultations citoyennes sont régulièrement lancées via des points d’informations à destination des habitants (et usagers du quartier), ainsi que des consultations papiers et numériques. L’objectif de ces différents dispositifs est de recueillir des avis et propositions en lien avec le projet, afin d’alimenter sa propre définition. Le projet est alors mis à jour progressivement, aux regards des différents retours émis durant ces consultations.
3. Synthèse des concertations & définition initiale du projet
Une fois la période de consultation initiale clôturée, les retours seront analysés d’un point de vue qualitatif et quantitatif. En d’autres termes, les différents avis émis et les différentes idées proposés sont étudiés afin de déterminer leur pertinence (d’un point de vue de l’intérêt général), leur faisabilité, leur coût, etc. Le conseil de quartier consultera les instances techniques nécessaires, afin de vérifier la viabilité des idées retenus. Cette étape sera aussi l’occasion de vérifier, par l’analyse quantitative, sur une proposition fait globalement consensus.
À partir de cette synthèse, le projet peut alors être défini de manière plus précise, et surtout en s’appuyant principalement sur les idées et avis issus de la concertation.
4. Co-construction partenariale
Lorsque le projet a été défini, il s’agit alors de le présenter aux partenaires impliqués dans sa réalisation : services municipaux, élus municipaux, partenaires techniques (professionnels du ou des secteur(s) concerné(s), associations, etc.)
L’objectif de cette étape est de concevoir la version finale du projet en partant des idées et avis remontés par les citoyens, analysés par les partenaires.
Là aussi le processus se veut itératif, les orientations prises progressivement par ces différents partenaires et par le conseil de quartier seront présentées aux habitants et citoyens, par le biais de points d’information, et de nouvelles papiers et numériques. Ainsi, les participants initiaux au projet resteront connectés, par le biais du Conseil de Quartier, au processus décisionnel. Leurs avis seront régulièrement récoltés pour valider les amendements proposés par le conseil de quartier et les partenaires du projet.
La temporalité de cette période dépendra principalement de la nature du projet, ainsi que du nombre et de la qualité des partenaires engagés.
5. Réalisation
Enfin, lorsque l’ensemble du projet a été clairement défini, et validé, sa réalisation pourra alors être engagée en partenariat avec les différents acteurs.
Note complémentaire
- Si le projet engage de nombreuses oppositions, un processus de co-décision pourra être engagé.
En exemple :
Le réaménagement du square Verdun
1. Définition du projet
Le square Verdun n’est pas qu’un parc à proprement parler mais plutôt une place aménagée. Elle est de composition assez sommaire : allées en gravier, nombreux bancs, peu ou pas de massifs et d’arbres, plantés essentiellement en périphérie. En ce qui concerne les usages, les lycéens De Baudre l’occupent pour s’y retrouver, discuter, manger lire… Il semble que le square soit avant tout un lieu de rencontre. Il semblerait aussi que les personnels de administrations voisines fréquente peu cette place.
Une analyse rapide faite par le conseil de quartier nous laisse à penser que cet espace, dans sa configuration actuelle, ne répond plus aux exigences de notre temps, tant d’un point de vue des usages que d’un point de vue « urbanistique » vis-à-vis de la nécessité d’espaces verts dans les centres urbains. En effet, l’espace urbain est trop souvent réduit à sa part minérale, face au défi climatique une place plus importante de la végétation s’impose comme une urgence. L’espace végétal est de plus en plus désiré par les urbains qui y voient un lieu de détente et de récréation. Il existe une volonté réelle des citadins de se retrouver dans un endroit calme et accueillant.
Participer à l’amélioration du cadre de vie du quartier et favoriser la transition écologique dans les projets de quartier sont deux des six missions confiées au Conseil de Quartier mis en place par la ville d’Agen. Le projet de réaménagement du square Verdun s’inscrit pleinement dans ce cadre.
2. Consultation initiale
Il s’agit donc de commencer par consulter les différents usagers et habitants du quartier, concernant ce projet. Pour ce faire plusieurs rencontres sont organisées sur l’espace publique, pour présenter le projet et recueillir les avis et idées des citoyens. En parallèles, plusieurs campagnes d’information papier et numérique sont lancées, afin là aussi d’alimenter l’écriture du projet par le retour des citoyens.
Le projet est ainsi alimenté régulièrement par les retours des consultations citoyennes. Dans cet exemple les idées pourrait être :
– Il me semblerait intéressant de fermer la voie carrossable devant l’entrée du lycée De Baudre, pour assurer la sécurité des élèves.
– On pourrait installer un petit potager partagé dans le parc.
– Il faudrait des tables de pique-nique pour que tout le monde puisse manger à l’ombre des arbres en été.
– Il faudrait installer des cabanes à oiseaux
– etc…
3. Synthèse des concertations & définition initiale du projet
Une fois la période de consultation clôturée, les idées et avis sont analysés, pour dégager les propositions faisant globalement consensus et qui répondent à l’ambition du projet. On vérifie aussi leur viabilité. Dans notre exemple, il se peut que les services de la voirie nous indiquent qu’il sera légalement impossible de fermer la voie devant l’entrée du lycée, ou encore que l’idée du potager partagé est très peu soutenue.
À partir de cette synthèse, on rédige le projet afin de le présenter aux habitants, usagers, et partenaires.
4. Co-construction partenariale
Afin d’assurer la mise en œuvre de ce projet, plusieurs partenaires sont invités pour valider ou amender le projet initial. On retrouvera évidemment les services municipaux, ainsi que les élus de la ville, mais on pourra aussi associer des acteurs extérieurs pour enrichir les propositions. Dans notre exemple, si l’idée de l’installation des cabanes à oiseaux est intégrer au projet, on pourra par exemple associer une association ornithologique, pour apporter son expertise sur la protection des oiseaux en milieu urbain.
Au fur et à mesure que le projet est amendé ou précisé, les citoyens sont informés et consultés. Si certains amendements présentent une large opposition argumentée, ils seront revus (au besoin, un processus de co-décision pourra même être mis en œuvre). Par exemple, plusieurs habitants ne sont pas convaincus par le potager partagé car ils craignent qu’il soit trop rapidement laissé à l’abandon. Il pourra alors être proposé aux habitants en faveur de cette proposition de créer une association pour ancrer la gestion du potager dans le temps, ou alors l’idée pourra être simplement abandonnée.
5. Réalisation
Une fois que le projet a été entièrement défini et validé, il peut alors être concrétisé, en partenariat avec les différents acteurs engagés dans sa mise en œuvre.